Improvisation sur des films muets.
Le mode d’emploi : quelqu’un me décrit le film en direct et en temps réel pendant la projection du film.
Via un émetteur radio, je le reçois dans une oreillette(je garde l’autre oreille pour m’entendre jouer au piano).
Cela nécessite une préparation, la personne aura visionné le film en amont, puis me le raconte une première fois, sans musique, puis deux ou trois répétitions complètent la préparation.
L’ »audiodescripteur » doit parler depuis un lieu isolé (régie…) pour ne pas être entendu des autres spectateurs, même principe que l’audiodescription au théâtre.
Ma première expérience eut lieu au festival de courts métrages à Aubagne (Bouches-du-Rhône) en 1993
Des films du tout début du XX-me siècle,
notamment d’Alice guy.
Rebelotte au même endroit en 1995.
Puis c’est Genève en 2003, dans le cadre d’un ciné-club, et commence alors ma collaboration avec Thierry Grossenbacher, et on s’attaque à des longs métrages.
Le travail de préparation est simplifié puisqu’on est sur place à Genève.
Ainsi une dizaine de film seront abordés, des plus tragiques (Abel Gance, J’ACCUSE) aux cinémas du Grütli,
au plus amusant (The Kid, de Chaplin) ce dernier dans la rue en été, devant un public essentiellement composé d’enfants…
Le principe est simple : connaissant l’histoire, les ambiances, les images légèrement anticipées dans mon oreille, j’improvise en permanence, en étant totalement dans le film, total lâché-prise ou j’oublie la technique du clavier…
C’est pour moi l’un des moments les plus jubilatoires de ma vie de pianiste et d’improvisateur.