Paysages de sons

Paysages de sons

En anglais on parle de “sound­scape…

Dans nos villes actuelles, il y a d’abord la pollu­tion sonore. Inutile d’insister, elle ne diminue pas, et ce n’est pas là que du ressenti !

Bourdonnement inces­sant de la circu­la­tion, avec des pointes (motards, camions, etc), des millions de bulles où se réfugient les utili­sa­teurs de smart­phones, tout cela aboutit à une standar­di­sa­tion du paysage sonore, à « l’insensibilisation” de la faculté auditive, voire pire !

Même à la campagne, diffi­cile de profiter de la symphonie des chants d’oiseaux, du bruis­se­ment des plantes, de la mélodie des rivières, sans que s’y mêlent des bruits de moteurs, même lointains.

Près de 60% des verté­brés ont disparu en un demi-siècle,

diminu­tion drama­tique du nombre des éléphants ; que dire des abeilles ?

Le plus flagrant est l’apau­vris­se­ment des chants d’oiseaux d’année en année, aucun doute là-dessus !

L’instrument de musique le plus ancien connu à ce jour est une flûte datant de 40000 ans.

Mais il est évident que la musique a précédé l’appa­ri­tion de l’homme.

L’étude appro­fondie du chant des baleines (baleines à bosse), montre une immense variété de sons struc­turés, qui leur permet de commu­ni­quer à des dizaines de kilomètres, et témoigne d’une esthé­tique qui évolue sans cesse.

Malheureusement, leur nombre diminue consi­dé­ra­ble­ment, et l’inte­rac­tion des bruits produits par l’homme (moteurs de bateaux, sonars, etc) les empêche de plus en plus de s’exprimer.

Bernie Krauze, bio-acousticien améri­cain, a réalisé depuis 40 ans des centaines d’enre­gis­tre­ments de la faune sur tous les conti­nents, témoi­gnant ainsi de la symphonie plané­taire, www​.legran​dor​ches​tre​de​sa​ni​maux​.com

Saviez-vous que les arbres aussi émettent des sons, musique primordiale…

Les bruis­se­ments de la nature, les chucho­te­ments des plantes, impos­sible de les localiser, et encore moins, de goûter leur esthé­tique antédiluvienne…

Autres pistes de réflexion : la peur du silence, la suren­chère des décibelles dans les musiques “actuelles”, l’omniprésence de la musique dans les lieux publics (magazins, bistrots etc…), tout cela entrai­nant de la diffi­culté à communiquer…

Ps : Quand vous n’y voyez plus, et que vous attendez pour traverser, mettons à un feu rouge, quelle frustra­tion de ne pas savoir qui est au volant des véhicules qui passent, une femme ? un homme ? bientôt un robot !

Novembre 2016.

J.Y.POUPIN